Regards croisés entre la France et la Tunisie sur les politiques d’efficacité énergétique

Elisa Provenzale
Date10 novembre 2016

Si une réflexion politique en matière d’efficacité énergétique est menée depuis le milieu des années 1980 en Tunisie, l’arsenal législatif a fortement accéléré le mouvement à partir de 2004 avec la promulgation de 3 lois sur le sujet (Loi n°2004–72 du 2 août 2004, Loi n°2005–106 du 19 décembre 2005 et loi n° 2009–7 du 9 février 2009).

L’objectif est clair : Assurer une réduction de l’intensité énergétique de 3% par an. Les premiers résultats sont déjà là puisque la Tunisie est en tête de course dans le Monde Arabe en matière d’efficacité énergétique, d’après l’indice Arabe de l’Énergie Future (AFEX), avec une réduction de 26% en énergie primaire entre 1990 et 2012.
La Tunisie a mis en place différents dispositifs pour atteindre ces objectifs. Dès 2004 soit près de 10 ans avant la France, elle a rendu l’audit énergétique réglementaire obligatoire pour les entreprises les plus énergivores.

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Néanmoins, la France, en vue d’atteindre ses objectifs de transition énergétique, encourage fortement l’innovation et s’appuie sur un réseau solide et dynamique d’entreprises, de la start-up au groupe international, très implantés dans le secteur de l’efficacité énergétique. Les dispositifs de soutiens financiers aux projets innovants portés par des acteurs locaux se multiplient (Projet Green Tech du MEDDE, Initiative PME-PEBI porté par la BPI…) renforçant davantage la France dans son rôle de leader européen sur les questions environnementales. En Tunisie, la création du Fond National de Maîtrise de l’énergie en 2005, a pour objectif de financer certains projets pilotes en matières d’efficacité énergétique permettant un premier mouvement de mobilisation des entreprises tunisiennes sur le sujet.

Néanmoins, l’avance technologique que prend la France, notamment grâce à l’introduction du Data-Analytics dans les problématiques d’efficacité énergétique et les nombreuses applications qui en découlent, ne saurait aujourd’hui être imité par la Tunisie. Il est impératif de former des ingénieurs et d’investir dans la R&D à l’échelle nationale si le pays souhaite prendre le virage technologique qui lui permettra d’accélérer significativement la transition énergétique.

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