Quelle place pour l’immobilier dans un scénario zéro énergie fossile pour 2050 ?

Clémence Michel
Date20 juillet 2017

L’association négaWatt — qui œuvre pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et nucléaires, les impacts négatifs de l’économie humaine sur le climat et pour un partage équitable des ressources naturelles, en préservant la qualité de vie et la capacité de répondre aux besoins humains — propose plusieurs scénarios « pour une France sans énergie fossile en 2050 ». Le quatrième, plus précisément, s’attarde sur le rôle du bâtiment dans la baisse des consommations énergétiques. Et entraînerait d’importants changements. Décryptage !

Moins de maisons individuelles, plus de collectif…

Ainsi, dans son quatrième scénario devant permettre à la France de se passer d’énergie fossile d’ici 2050, une véritable « révolution » est proposée aux acteurs du bâtiment.
Cette révolution passe notamment par une maîtrise de l’occupation des sols, avec une quasi-stagnation (950 millions de m2 aujourd’hui, 1.1 milliard en 2050) entraînant l’abandon des maisons individuelles au profit de l’habitat collectif, une baisse des constructions neuves dans le tertiaire et un partage de l’habitat, intergénérationnel par exemple. En somme, « une action globale sur le parc de logements de bâtiments tertiaires », indique négaWatt.

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… et de rénovations thermiques !

Des pertes financières seraient inévitables avec un tel scénario ? NégaWatt les a anticipées, toujours dans un esprit très « transition énergétique ». L’association demande ainsi un « vaste chantier de rénovation énergétique », à destination des bâtiments antérieurs aux années 2000. Tous devraient être traités avant 2050 !
Les bénéfices ? 300 000 emplois équivalents temps plein d’ici 2030. Sans compter les économies pour les particuliers et les professionnels, puisque cette rénovation ne se limiterait pas aux fenêtres, mais viserait aussi les sources de chaleur peu efficaces, pour les remplacer par exemple par des pompes à chaleur.

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Mettre en place un grand plan de rénovation thermique des bâtiments : Une nécessité !

Négawatt défend cette thèse avec 2 arguments :

  • « L’inaction a un coût énorme pour la plupart des acteurs de la société, et elle accentue notre vulnérabilité »,
  • « Nous avons l’opportunité de transformer de l’argent qui fuit actuellement à l’étranger sous forme d’achat de fuel et de gaz, en investissements pérennes dans des emplois non délocalisables sur nos territoires, et en création de pouvoir d’achat »
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Un programme ambitieux qui nécessiterait une révolution des usages et des modes de vie. Alors, partant ?

 

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