COP22 : un bilan en demi-teinte

Clémence Michel
Date24 novembre 2016

Après le succès de la COP21, la COP22 devait marquer le démarrage de la mise en œuvre des accords de Paris. Malgré une forte mobilisation, le bilan reste mitigé.

Une forte mobilisation des parties

À l’occasion de cette rencontre, les 195 participants ont signé « l’appel de Marrakech » pour réaffirmer plus que jamais leur implication dans le dispositif planétaire et ce, malgré l’élection du nouveau président américain Donald Trump, réfractaire à la lutte contre le réchauffement climatique. Les membres actuels de la COP restent plus que jamais mobilisés et seront attentifs à ses actions dès sa prise de fonctions en janvier 2007.

De nouveaux pays se sont ajoutés à la liste de ceux ayant ratifié l’accord de Paris. La ratification du Royaume-Uni, le 17 novembre, a notamment porté à 111 le nombre des parties, et pris une valeur symbolique quelques mois après le Brexit. La Chine a, quant à elle, fait part du maintien des efforts engagés en s’inscrivant dans la mouvance planétaire.

Un nouveau programme pour le bâtiment

Un programme pour l’efficacité énergétique des bâtiments (PEEB) a été annoncé par Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable. Il s’inscrit dans le cadre de l’Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction, créée en décembre 2015 lors de la COP 21. Il est issu de la collaboration de trois instances référentes : l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), l’agence française de développement (AFD) et l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ).

Ce programme a pour vocation de réduire significativement l’impact sur le climat des nouvelles constructions et la facture énergétique des bâtiments existants en orientant les investissements et encourageant les solutions innovantes.

La question du financement éludée

Néanmoins, dans les faits, peu de nouveautés ont été présentées et certaines thématiques ont été même éludées notamment celle du financement des pays du Nord vers les pays du Sud. Cette problématique quoique centrale reste un des plus polémique.  En 2009, les besoins annuels avaient été valorisés à 100 milliards de dollars à partir de 2020 ; ils ont été récemment réévalués entre 140 et 300 milliards de dollars d’ici 2030. Faute de consensus clair, le mode de financement reste encore incertain.

Enfin, un « Rule Book » précisant les modalités d’application de l’accord de Paris devra être rédigé d’ici fin 2018 et des rendez-vous intermédiaires ont déjà été pris pour 2017.

Néanmoins, malgré un affichage certain de bonnes volontées, aucune grande décision n’est ressortie de cette 22ème COP. Les carences identifiées (financements, limitation du seuil de réchauffement) devront être traitées pour garantir à ce projet planétaire toute sa crédibilité et sa viabilité.