Passeport Efficacité Énergétique : quel bilan 3 ans après ?

Jenny Dujeux
Date21 mars 2019

Lancé fin 2016 pour une durée initiale de 18 mois, le Passeport Efficacité Énergétique (P2E) est une expérimentation visant à stimuler la rénovation énergétique des logements. Le dispositif vise notamment à évaluer les conditions nécessaires pour amener le parc immobilier à un niveau de performance satisfaisant les objectifs fixés par la loi de transition énergétique. Comment fonctionne le P2E ? Quels sont les atouts et les faiblesses de la démarche ? Bilan 3 ans après le lancement des opérations.

Qu’est-ce que le Passeport Efficacité Énergétique (P2E) ?

Piloté par une association engagée dans la performance énergétique (Expérience P2E), le Passeport Efficacité Énergétique accompagne les particuliers dans un projet d’amélioration de l’habitat inscrit dans la durée. Le P2E permet ainsi d’élaborer une feuille de route des travaux de rénovation énergétique d’un bâtiment, pour tendre vers une meilleure performance énergétique.

L’objectif du P2E est d’aboutir à un confort accru et une haute performance énergétique par la mise en œuvre combinatoire de travaux réalisés sur le bâti et les systèmes de chauffage ou de climatisation, par exemple. À terme, il s’agit de pouvoir joindre le P2E au diagnostic de performance énergétique (DPE), pour apporter une plus grande transparence sur l’état de la propriété au moment de sa location ou de sa vente.

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Quels sont les avantages du P2E ?

 

Contrairement à la carte vitale du bâtiment, au diagnostic de performance énergétique (DPE) ou encore au carnet numérique d’entretien du logement, le P2E propose un véritable plan d’action. Avec ce dispositif, il ne s’agit pas seulement de valoriser le bien, mais de prévoir un programme d’amélioration énergétique suivi dans le temps.

Un avantage financier
Le Passeport Efficacité Énergétique est beaucoup moins cher qu’un audit énergétique. Comptez environ 400 € par bâtiment pour réaliser un P2E, contre 2000 € en moyenne pour un audit physique. Les démarches simplifiées, réalisées sans avoir recours à des calculs thermiques, permettent en outre l’élaboration d’un plan de travaux en 4 heures seulement.

En consultant les résultats de performance énergétique du bâtiment, il est possible grâce à la méthodologie du P2E de trouver les actions les plus pertinentes à mettre en œuvre. L’expert en rénovation propose alors un programme de travaux pluriannuel dont l’ordre de réalisation doit être respecté.

Les propriétaires qui ne disposent pas des fonds nécessaires pour rénover la totalité du bâtiment en une seule phase peuvent planifier les opérations selon une chronologie bien définie. La rénovation complète d’un bâtiment est recommandée pour des questions d’efficacité : il est important de pouvoir proposer un parcours de rénovation par étapes.

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Quel est le bilan du P2E, 3 ans après ?

Une plateforme web a été mise en place pour permettre aux particuliers et aux professionnels impliqués dans le dispositif de saisir des informations relatives à la gestion des passeports. Les retours sont très positifs : 79 % des professionnels (les « passeporteurs ») ont généré une feuille de route depuis la plateforme.

Sur la centaine de propriétaires occupants engagés dans la démarche en 2018, 54 % ont effectivement réalisé les travaux de rénovation préconisés dans le P2E. Le taux de satisfaction est néanmoins assez faible – 1/3 seulement des participants se déclarent satisfaits. En cause : le manque de suivi des rénovations et de leur efficacité.

Si le P2E permet d’obtenir un plan de rénovation avec des échéances pour réaliser les travaux, il ne permet pas d’assurer un suivi post-rénovation, pourtant essentiel à toute démarche de rénovation énergétique. Pour estimer l’efficacité des mesures appliquées et constater les améliorations dues aux travaux de rénovation, il est donc nécessaire de se munir d’une solution capable de suivre l’évolution des consommations.

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