« Grâce à l’automatisation, la collecte des données RSE est beaucoup plus fiable et bien plus rapide »

Agathe Monteil
Date13 décembre 2018

Le groupe immobilier Icade avait besoin de connaître précisément la consommation énergétique de ses bâtiments pour établir son reporting RSE annuel. La direction RSE a donc entrepris une démarche innovante visant à automatiser la collecte de ses données. Retour sur les objectifs et bénéfices du projet data avec Henri Chapouthier, Responsable Développement Durable chez Icade.

Bonjour Henri, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ?

Je suis Responsable Développement Durable pour la foncière Icade, une des principales sociétés immobilières en France, avec un parc de 2 millions de m2 de bureaux. Conformément aux exigences du Grenelle de l’environnement, nous publions chaque année un rapport environnemental. Ces données environnementales figurent également dans notre reporting annuel, au même titre que les informations financières.

Pour mesurer l’impact de nos bâtiments sur l’environnement et établir le bilan de nos engagements RSE, nous avons besoin de connaître le plus précisément possible les consommations d’énergie enregistrées tant sur les parties communes que privatives.

Vous avez adopté une démarche innovante : mettre la data au service de vos enjeux de développement durable. Quels ont été les bénéfices ?

Nous avons commencé à utiliser la data en 2012 avec une collecte manuelle des données sur les parties communes. Pour gagner du temps, nous avons fait appel à Deepki pour automatiser le recueil de ces informations sur les parties communes mais également sur les parties privatives. Dans un premier temps, nous avons effectué un mapping de données sur l’ensemble de nos immeubles afin de déterminer pour chaque immeuble quelles sont les sources de données existantes et qui en est propriétaire. Ensuite, nous avons automatisé la collecte des données sur les parties communes en allant chercher toutes les informations directement sur les portails clients de nos fournisseurs d’eau et d’énergie.

Pour les parties privatives, nous sommes passés d’une collecte complètement manuelle à une approche semi-automatique. En effet, tous les ans, il fallait relancer tous nos locataires pour essayer de récupérer leurs factures. Aujourd’hui, nous proposons à nos locataires de signer une lettre de mandat qui nous autorise à récupérer automatiquement leurs données de consommation. C’est un énorme progrès pour nos équipes qui n’ont plus à harceler les locataires tous les ans.

1 million de m2 de bureaux, correspondant à 60 000 points de livraison, sont désormais suivis par un algorithme qui peut détecter facilement les erreurs et nous envoyer des alertes. Nous y avons gagné sur toute la ligne : avec l’automatisation, la collecte des données est beaucoup plus fiable et bien plus rapide. De plus, nous pouvons répondre plus rapidement aux questions des locataires sur leur consommation énergétique.

Quel impact cette démarche a-t-elle eu sur votre métier ? Sur votre relation avec les locataires ?

Dans le secteur du développement durable, constitué de nouveaux métiers, nous sommes habitués aux innovations et au travail en mode projet. C’est vis-à-vis des locataires qu’il a fallu faire preuve de pédagogie. Certains restent méfiants face aux nouvelles technologies : il a fallu leur expliquer la démarche et les rassurer. La data n’est finalement qu’un moyen utilisé dans l’intérêt des parties prenantes pour alimenter la démarche RSE. Grâce à la data, nous pouvons aujourd’hui éditer un mini rapport RSE en quelques clics !

Quelles sont les prochaines étapes de votre projet ?

1 million de m2 de bureaux sont aujourd’hui cartographiés. Notre objectif est d’augmenter le périmètre suivi pour couvrir, à terme, l’ensemble du parc immobilier géré par Icade. Nous travaillons actuellement avec le service juridique pour intégrer directement le mandat de collecte automatique au bail de location. Après quoi, le gros enjeu sera de pouvoir utiliser intelligemment la data en la croisant avec les données météorologiques, le taux d’occupation des immeubles, les travaux, etc.

La data a pris une place prépondérante chez Icade ces dernières années. Non pour remplacer l’humain, mais pour gagner en efficacité dans l’analyse des données à des fins de performance énergétique. En matière de développement durable, la data aide à aller dans le bon sens !

 

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