Quand la blockchain régule l’énergie : une expérimentation prometteuse !

Clémence Michel
Date19 janvier 2017

La blockchain est un dispositif de stockage et de transmission d’informations, transparent, sécurisé et fonctionnant sans l’intermédiaire d’un organe de contrôle. Appliquée à l’énergie, la blockchain est une innovation permettant d’échanger de l’énergie entre bâtiments voisins, selon leur capacité de production et leur niveau de consommation. À Lyon, un promoteur immobilier appliquée cette technologie à un nouveau bâtiment. Détails de ce projet innovant et disruptif.

La blockchain, comment ça marche ?

  • L’apparition de la blockchain remonte à 2008. Elle peut être assimilée à une grande base de données libre d’accès qui conserve l’historique de tous les flux et transactions opérés par les utilisateurs ou abonnés. À terme, elle est susceptible de se substituer aux tiers de confiance traditionnels (banques, notaires, cadastres) de par son extrême fiabilité.
  • Dans le secteur énergétique, on assiste actuellement à une multiplication des auto-producteurs (foyers dotés de panneaux photovoltaïques par exemple). Pour répondre aux nouvelles problématiques de distribution en temps réel, la solution est l’utilisation de réseaux locaux intelligents, les smart-grids. La technologie innovante blockchain prend tout son sens car elle facilite les échanges entre les bâtiments producteurs et consommateurs d’énergie.

Une blockchain à Lyon Confluence

À l’image de certaines habitations de Brooklyn à New-York, Bouygues Immobilier a choisi de tester le potentiel de la blockchain dans un projet d’autoconsommation d’énergie photovoltaïque situé à Lyon 7ème, dans le nouveau quartier de la Confluence.

De quoi s’agit-il exactement ?

  • Un smart-grid avec des capteurs sera installé début 2017 pour permettre aux parties prenantes d’échanger des crédits énergétiques basés sur l’énergie solaire produite ;
  • Aucun intermédiaire ne sera nécessaire entre les voisins pour gérer le système de flux énergétiques, ce qui garantira une flexibilité de la livraison et des tarifs maîtrisés ;
  • Une indépendance énergétique des utilisateurs est attendue à l’issue de cette expérimentation citadine très innovante.

Quelles sont les prochaines étapes après le pilote ?

  • Le promoteur compte faire certifier l’origine de production de cette énergie verte grâce à la mise en place d’un mini smart-grid. Ce nouveau procédé, qui va au-delà d’indiquer la part d’énergie verte utilisée dans le total, permettrait une traçabilité géographique de l’énergie fournie, donnant tout son sens à l’échange local pair-à-pair.
  • L’avenir dira si le dispositif peut être étendu au-delà du périmètre initial. En effet, si le test s’avère concluant, le système pourrait être reproduit à d’autres éco quartiers ailleurs en France.
  • L’autre enjeu important lié au déploiement du projet est la protection de la vie privée car il va falloir s’assurer du respect des données individuelles des utilisateurs (producteurs et consommateurs) tout en garantissant un niveau suffisant de transparence pour une efficience du système (qui a besoin de combien et quand ?).

La technologie disruptive blockchain est prometteuse du fait de l’autonomie énergétique qu’elle permet en local. Les plus grands freins à sa propagation resteront les réseaux existants et la prégnance des acteurs énergétiques actuels.

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