6 raisons pour lesquelles le regroupement des bâtiments en archétypes peut améliorer votre stratégie ESG

Clementine Tanguy
Date11 janvier 2024

Les bâtiments et les constructions représentent une part importante de la consommation mondiale d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. À l’échelle mondiale, ils représentent 36 % de la consommation d’énergie finale et contribuent à hauteur de 39 % des émissions de CO2 liées à l’énergie. Ainsi, réduire la consommation d’énergie dans ce secteur est essentiel pour une transition énergétique durable. Il est nécessaire de disposer d’estimations précises de l’utilisation actuelle de l’énergie et de prévisions de la demande future d’énergie, ce qui requiert des modèles énergétiques précis pour les parcs immobiliers à grande échelle.

La réduction de la demande d’énergie dans le secteur du bâtiment, ou l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, s’est avérée être une entreprise extrêmement complexe. De plus, ce secteur se caractérise par sa grande hétérogénéité, comprenant des bâtiments de types, de tailles et d’utilisations opérationnelles différents. Les acteurs tels que les propriétaires, les locataires, les entrepreneurs, les architectes, les chercheurs, les régulateurs et les politiciens, entre autres, ont tous des motivations différentes pour les mesures d’efficacité énergétique, créant ainsi des obstacles à son amélioration.

Le secteur du bâtiment, levier de la transition énergétique

La demande énergétique des bâtiments est influencée par différents facteurs tels que le climat, les caractéristiques de chaque bâtiment ou le comportement des occupants. Pour analyser le parc immobilier actuel, une approche clé consiste à intégrer des simulations à grande échelle spatio-temporelle. Cette méthode est toutefois très exigeante en termes de ressources informatiques. Les simulations détaillées pour un grand nombre de bâtiments (c’est-à-dire des milliers ou des millions) demandent du temps et une grande base de données, surtout lorsque l’on envisage plusieurs scénarios climatiques, météorologiques ou de modernisation.

Pour relever le défi de la simulation de la demande énergétique de nombreux bâtiments à l’échelle régionale ou nationale, les techniques de regroupement et de clustering sont fréquemment utilisées. Ces techniques permettent d’effectuer des simulations sur un sous-ensemble de bâtiments représentatifs, appelés archétypes de bâtiments, qui peuvent ensuite être extrapolés à l’ensemble du parc immobilier. 

En optant pour une représentation simplifiée du parc immobilier, on réalise non seulement des économies de coûts dans l’analyse, mais on réduit également la nécessité de données détaillées pour chaque bâtiment, souvent difficiles à obtenir en raison de protocoles de confidentialité.

Le regroupement émerge comme l’une des techniques les plus courantes pour traiter les données relatives à la performance énergétique des bâtiments. Elle est utilisée pour générer des sous-catégories regroupant des observations similaires en fonction de caractéristiques spécifiques. L’approche d’agrégation par archétype vise à définir des bâtiments typiques qui représentent l’ensemble du parc étudié, une option privilégiée lorsque les données sont limitées ou non disponibles. Le regroupement des bâtiments par type et la classification des actions en fonction de ces types d’actifs peuvent constituer une approche précieuse pour économiser du temps et de l’argent dans divers secteurs, tels que la gestion immobilière, la gestion des installations ou la planification urbaine.

Comment créer des archétypes de bâtiments ?

La segmentation du parc immobilier et l’identification des archétypes de bâtiments représentent des étapes essentielles de ce processus, qui peut varier en complexité. Il n’existe pas de méthodologie standard pour ce processus, ce qui signifie qu’il peut impliquer différentes approches et techniques. Cependant, généralement, le processus se déroule en trois étapes principales : la classification (ou segmentation), la caractérisation et l’étalonnage

Tout d’abord, les bâtiments sont classés et triés en sous-groupes afin de mieux représenter les différences de typologie ou de comportement de simulation. Les critères de segmentation typiques peuvent inclure l’âge du bâtiment, le type et la taille des systèmes CVC (chauffage, ventilation et refroidissement). Après la classification du parc immobilier, les archétypes identifiés sont caractérisés en prenant en compte tous les paramètres pertinents du bâtiment, pas seulement ceux utilisés dans la segmentation. Enfin, les archétypes sont calibrés et les résultats sont agrégés à une échelle plus grande ou à la résolution spatiale appropriée.

Quand devriez-vous appliquer le regroupement ?

1. Urbanisme

Il offre aux urbanistes une compréhension de la distribution et de la composition des différents types de bâtiments dans une ville ou une région. Ces données peuvent orienter les décisions relatives aux règlementations de zonage, à l’aménagement du territoire et l’allocation des ressources pour le développement des infrastructures.

2. Analyse du marché immobilier

Elle permet aux professionnels de l’immobilier d’analyser les tendances du marché et la valeur des biens immobiliers en fonction des différents types de bâtiments. Ces informations peuvent être exploitées pour prendre des décisions éclairées en matière d’investissements, de développement immobilier et de stratégies tarifaires.

3.  Gestion des infrastructures

Les différents types de bâtiments peuvent présenter des besoins variés en termes de raccordement aux services publics, de planification d’entretien et de fournisseurs de services. En regroupant des bâtiments similaires, la gestion des infrastructures peut être optimisée, générant ainsi des économies de coûts et une amélioration notable de la prestation de services.

4. Efficacité énergétique

Les divers types de bâtiments ont des consommations d’énergie différentes. Le regroupement des bâtiments par type permet d’identifier les pratiques économes en énergie et de développer des stratégies ciblées pour la conservation de l’énergie. En regroupant les bâtiments par type, on peut repérer les pratiques énergétiques économes et élaborer des stratégies ciblées pour la conservation de l’énergie. Cette approche facilite la mise en place de codes, de normes et de politiques de construction favorisant les pratiques durables et réduisant le gaspillage énergétique.

5. Évaluation des risques

Le regroupement des bâtiments par type peut également faciliter l’évaluation des risques associés à chaque catégorie. Par exemple, certains types de bâtiments peuvent être plus sujets à des problèmes de maintenance ou à des risques de sécurité particuliers.

Concentrer les efforts sur les risques climatiques

Le regroupement des bâtiments en fonction de leur vulnérabilité à des risques climatiques spécifiques (tels que les inondations, les ouragans ou les vagues de chaleur) offre la possibilité de développer des stratégies de résilience adaptées. En identifiant des regroupements de bâtiments exposés à des risques et à des impacts potentiels similaires, il devient possible d’allouer efficacement des ressources. Celles-ci sont destinées à la mise en œuvre de mesures d’atténuation, telles que l’amélioration des systèmes de drainage, des barrières anti-inondation, ou des infrastructures vertes.

Cette approche ciblée permet de gagner du temps en concentrant les efforts là où ils sont le plus nécessaires, et donc de hiérarchiser les actions. Elle améliore ainsi l’efficacité globale des initiatives de résilience climatique. En bref, elle offre un moyen de comprendre comment les conditions climatiques peuvent impacter les groupes de bâtiments et comment adapter les réponses en conséquence.

En savoir plus sur les risques climatiques : ce que vous devez prendre en compte pour préserver la valeur de vos actifs

6. Analyse comparative

Le regroupement des bâtiments facilite l’analyse comparative en permettant de comparer les performances avec des bâtiments similaires. Les organisations peuvent ainsi évaluer les performances de leurs actifs à celles d’autres bâtiments du même groupe, identifiant ainsi les aspects à améliorer.

Dans l’ensemble, le regroupement de bâtiments fournit des informations précieuses sur la composition, les caractéristiques et les exigences spécifiques des divers types de bâtiments. Ces renseignements peuvent soutenir les prises de décision, optimiser la distribution des ressources et améliorer la gestion et l’efficacité globales des environnements urbains.

La réussite de cette méthode repose grandement sur la qualité et la pertinence des données collectées, ainsi que sur la précision des modèles de regroupement et de classification. Il est donc nécessaire de réévaluer et d’affiner régulièrement les modèles pour garantir leur efficacité et de les adapter en fonction de l’évolution des portefeuilles de bâtiments dans le temps.

En savoir plus sur la collecte de données

Deepki compte parmi ses équipes des data scientists qualifiés qui ont développé une méthodologie de pointe. Cette approche assure une rigueur exceptionnelle dans les contrôles qualité en coulisses. En intégrant cette expertise avec une analyse minutieuse du regroupement de bâtiments, Deepki offre une solution complète et fiable pour optimiser la gestion immobilière, favoriser l’efficacité énergétique, et contribuer au développement durable des environnements urbains.