L’intermittence du chauffage : un excellent moyen de faire des économies d’énergie sans faire de travaux

Vladimir Cornille
Date09 septembre 2021

Saviez-vous qu’environ 30% des coûts d’exploitation des bâtiments sont dus aux dépenses énergétiques hors gros travaux ? Ces chiffres sont impressionnants et pourtant, bien réels. La principale source de consommation énergétique est le chauffage, consommation que l’on peut facilement faire baisser grâce à l’intermittence du chauffage. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Le blog de Deepki décrypte le sujet pour vous !

Chauffage dans le bâtiment : quelques chiffres clés

En France, le chauffage est la principale source de consommation énergétique dans les secteurs tertiaire et résidentiel. Il représente :

  • 70% de la consommation énergétique dans le secteur résidentiel ;
  • 47% de la consommation énergétique dans le secteur tertiaire.

Un bâtiment neuf avec une bonne isolation, une bonne orientation et des matériaux adéquats permet de réduire de 20 à 50% les consommations d’énergie totales du cycle de vie d’un bâtiment. Pour les bâtiments plus anciens, il existe également des solutions intéressantes pour réaliser des économies d’énergie. Dans le second cas, la mise en œuvre d’une programmation intermittente est généralement plus rentable que toute autre action visant à réduire les consommations énergétiques. Une piste à investiguer en priorité !


Intermittence du chauffage : définition

L’intermittence du chauffage consiste à diminuer volontairement la température de consigne des équipements de chauffage d’un bâtiment lorsqu’il est inoccupé. Au retour des occupants, le bâtiment doit avoir retrouvé la température de confort fixée initialement. Cela permet de réaliser des économies en réduisant la charge de chauffage des équipements. En effet, la consommation de chauffage est environ proportionnelle à l’écart entre la température intérieure des locaux et la température extérieure. Ainsi, la nuit lorsque la température extérieure baisse, votre charge de chauffage augmente. Il est donc d’autant plus pertinent de baisser votre température de consigne.

Le graphique suivant permet de mieux comprendre ce concept :

Découvrez l'intermittence du chauffage.

Image de la consommation de chauffage d’un bâtiment sans et avec intermittence

Sur ce graphique nous pouvons observer que lorsque nous baissons la température intérieure pendant la nuit, la consommation d’énergie utilisée pour chauffer le bâtiment baisse également. Au contraire, sans intermittence du chauffage, la consommation d’énergie nécessaire pour chauffer le bâtiment est beaucoup plus élevée.

À la relance du chauffage, les équipements sont utilisés à leur puissance maximale pour rejoindre la température de confort attendu. À ce moment, l’appel de puissance* est élevé pour réchauffer la masse d’air du bâtiment, mais sur une période courte. De plus, à la relance du chauffage, la température extérieure augmente généralement, ce qui aide la remontée en température à cet instant. La consommation n’est donc pas supérieure à ce qui aurait été consommé si le chauffage était resté allumé toute la nuit.

Point vocabulaire

*L’appel de puissance est la quantité d’énergie qu’un équipement requiert lors de son utilisation pendant une durée donnée.

À lire également : Individualiser les frais de chauffage ou comment réaliser des économies d’énergie dans les logements collectifs

Intermittence du chauffage : économies à la clé

Adapter la température intérieure à la température extérieure permet de réaliser des économies substantielles en évitant la surconsommation. Il n’est pas simple d’estimer les économies potentielles car de nombreux paramètres rentrent en compte. Cependant, dans le cas d’un bâtiment chauffé à l’électricité, les courbes de charge permettent d’estimer les économies réalisables.

À lire également : Mieux comprendre ses usages énergétiques à partir d’une courbe de charge, c’est possible !

Les paramètres qui peuvent impacter les économies d’énergie réalisées grâce à l’intermittence sont, par exemple :

  • Les plages horaires d’occupation ;
  • La taille du bâtiment ;
  • Le bâti : l’inertie* du bâtiment et son isolation ;
  • Le type de programmateur : ses paramètres et son niveau d’intelligence ;
  • Les conditions climatiques ;
  • Le système de chauffage : son inertie et sa surpuissance.

Point vocabulaire

*L’inertie est la capacité d’un matériau à stocker de la chaleur et à la restituer petit à petit. Pour imager : un château fort a une très grande inertie thermique par rapport à un préfabriqué.

Par exemple, dans un bâtiment à faible inertie avec une mauvaise isolation et un système de chauffage à action instantanée qui réchauffe l’air rapidement, le bâtiment sera vite réchauffé et il sera possible de faire beaucoup d’économies d’énergie. Cependant, dans le cas d’un bâtiment bien isolé, qui utilise un plancher chauffant ou une chaudière à gaz, les économies d’énergie seront plus faibles car ces systèmes mettent beaucoup de temps à se refroidir et continuent donc de restituer de la chaleur une fois éteints. Il est cependant possible d’anticiper l’arrêt de ces équipements 1 à 2h avant le départ des occupants.

Le saviez-vous ?

En plus de vous permettre des économies d’énergie substantielles, la mise en place de l’intermittence du chauffage permet d’allonger la durée de vie des équipements.

 

Intermittence du chauffage : bonnes pratiques

  1. S’assurer d’avoir une température supérieure à 12°C en hiver pour éviter la condensation ;
  2. Surveiller les températures intérieures le matin pour assurer le confort des occupants ;
  3. Vérifier la surpuissance des équipements et ajuster l’heure de relance lorsque nécessaire ;
  4. Vérifier la faisabilité technique des actions, notamment pour certaines pompes à chaleur ou groupes froids avec un volume réfrigérant variable au niveau du retour d’huile ;
  5. Être vigilant à la condensation des fumées dans les chaudières non-adaptées ;
  6. Choisir un programmateur d’intermittence auto-adaptatif permettant de jouer sur les critères suivants :
    1. La température intérieure et la température extérieure ;
    2. Le passage en heures pleines et heures creuses, si éligible
    3. Le jour de la semaine ou de l’année (semaine, week-end, jour férié).

Le saviez-vous ?

Il existe des optimiseurs de relance auto-adaptatifs qui changent leur réglage en fonction des résultats obtenus les jours précédents pour optimiser le rendement.

Vous désirez en savoir plus pour piloter la baisse de vos consommations d’énergie ? Télécharger l’infographie “Collecte de données et gestion énergétique” et bénéficiez de toutes les informations pour découvrir comment Deepki peut accélérer votre stratégie d’économie d’énergie.