En termes génériques, la Résilience est la capacité à se préparer, résister et récupérer de défis ou de chocs externes. Plus concrètement, et dans le contexte de l’immobilier et du climat, la résilience représente la capacité d’un actif à s’adapter de manière durable au changement climatique actuel et futur.
Il est établi que l’usage continu des combustibles fossiles a pour conséquence un réchauffement de l’atmosphère. Et alors que le réchauffement de la planète impacte les phénomènes météorologiques, la fréquence, l’ampleur et le coût des conséquences sociales et environnementales sont amenées à croître. Cependant le calendrier exact des différents effets sociétaux et économiques est difficile à prévoir. Ce qui n’empêche que ces risques représentent une menace imminente pour les entreprises dans quasiment tous les secteurs économiques.
Ces défis représentent, cela dit, une véritable opportunité pour les organisations qui sauront s’engager pour la résilience climatique, par le biais de solutions innovantes et durables.
Le concept de risque climatique se décline en trois catégories principales:
- Les risques de transition sont la conséquence de la mutation de la société vers une économie bas carbone, dans laquelle les entreprises seront confrontées à d’importantes barrières réglementaires, légales et technologiques destinées à réduire les risques. Les asset managers et autres acteurs de l’immobilier font face à des risques financiers et de réputation en fonction de l’urgence de ces changements.
- Les risques physiques provoqués par le changement climatique peuvent être aigus (provoqués par des évènements ponctuels) ou chroniques (des changements progressifs et sur le long terme). Ces évènements peuvent avoir un impact financier, tel que des dommages directs sur des actifs ou indirects sur la supply chain. La valeur financière d’un bien immobilier peut être impactée par l’accès à l’eau courante, la qualité de vie, la sécurité alimentaire ainsi que des changements climatiques soudains tels que des inondations ou des sécheresses.
- Les risques sociaux sont quant à eux limités aux conséquences sociales et humaines des deux risques ci-dessus. On peut par exemple citer des chocs et facteurs de stress tels que l’inégalité, la perturbation du marché du travail, des pénuries de matériaux de construction, des blessures ou même des pertes humaines liées à des désastres naturels.
De plus en plus de réglementation
Les menaces que représente le changement climatique pour les entreprises et les marchés financiers sont une réalité. Afin de gérer ces risques et de préparer l’avenir, les investisseurs ont avant tout besoin de mieux identifier et évaluer les tendances, pour se préparer aux chocs et à l’évolution de l’environnement, et construire progressivement la résilience de leurs actifs.
En 2017, le Groupe de travail sur les divulgations financières liées au climat (TCFD) a publié un rapport présentant des recommandations pour aider les entreprises à divulguer leurs informations extra financières sur le sujet. Le rapport recommande aux entreprises de communiquer sur des objectifs de gouvernance, stratégie et gestion du risque cohérents avec les risques et opportunités propres au climat.
La taxonomie verte de l’Union européenne, diffusée en 2020, inclus un document technique dédié à apporté plus de clarté aux entreprises et fonds d’investissement sur l’aspect “vert” de leur activité et de leurs actifs, afin de réorienter les flux de capitaux vers des investissements plus durables et d’encourager la transparence des entreprises sur les questions environnementales. La taxonomie permettra aux acteurs du marché d’investir dans des opportunités véritablement durables et de limiter les pratiques de “greenwashing”. Les six objectifs précisés dans la taxonomie sont : la réduction du changement climatique, l’adaptation au changement climatique, l’usage durable et la protection de l’eau et des ressources marines, la transition vers l’économie circulaire, la gestion des déchets et le recyclage, la prévention et le contrôle de la pollution, et enfin la préservation des écosystèmes naturels.
Quelles tendances pour le marché de l’immobilier
Le réchauffement climatique, provoqué par l’émission de gaz à effet de serre, pose une menace réelle à l’économie mondiale, et aura un impact concret et direct sur le secteur immobilier. Sans l’implémentation d’une stratégie de résilience robuste, les acteurs de l’immobilier et les asset managers s’exposent à des risques importants et imprévisibles.
Le secteur a vu un intérêt grandissant pour plus de bonnes pratiques, de transparence mais aussi de régulation pour les activités financières, ainsi qu’une pression certaine pour réagir au changement climatique.
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En Octobre 2021, le gouvernement britannique a annoncé l’obligation de publier un rapport financier sur le climat pour les plus grandes entreprises du pays, dans la lignée directe des recommandations du TCFD. Ce qui a commencé par des recommandations non contraignantes fait maintenant partie du cadre législatif de plusieurs pays dans l’Union Européenne, mais aussi le Canada, le Japon et l’Afrique du Sud.
La capacité d’évaluer et traiter les informations de risques permettra aux investisseurs et asset managers de mieux préparer et implémenter la résilience de leurs actifs. Il est plus que jamais essentiel que le secteur immobilier prennent en compte ces risques mais également saisisse l’opportunité pour participer à une économie globale plus forte et plus résiliante.